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La solitude du Castor

S’il y a une chose que j’apprécie particulièrement, c’est de connaître les animaux totems des personnes qui m’entourent. J’aime leur associer une médecine animale, y déceler leurs plus sombres comme leurs plus lumineux côtés, et nous imaginer tous en grande meute bestiale dansant au milieu des bois, mélange de fourrure, de plumes, et d’écailles. Souvent, donc, je demande avec une curieuse avidité (ou une curiosité avide) le totem de quelqu’un. Et souvent, mon sourire enthousiaste rêvant de réunion animalière se retrouve terni d’une désagréable impression, d’un gout amer, et désappointé. D’autant plus quand, en retour, on me demande, logiquement, de connaitre les totems qui m’entourent. “Ah.. Un castor?.. mais.. c’est ridicule, un castor.” ; “Un furet? mais c’est un animal domestique, ce n’est pas puissant du tout un furet!”

Premièrement, je vous dirai à tous de vous faire mordre par le Floki psychopathe qui me sert de furet, et de revenir me dire que ce n’est pas puissant, un furet. Deuxièmement, je conseillerai à beaucoup d’entamer une petite réflexion sur leurs totems, la vision qu’ils en ont, et le besoin qu’ils cherchent à combler.

Ours, loup, panthère, lion, tigre.. J’en passe. Mais chez beaucoup de personnes, il y a cette idée de grandeur sauvage, de souveraineté animale, de prédation.. Bref, des animaux grands, forts, symboles d’une puissance naturelle presque caricaturale à entendre parler certains de leur médecine. Bien sur, certaines personnes ont réellement ces animaux pour totems, et non, avoir un de ces animaux ne fait pas de vous un égotique sans borne. Je ne dis pas ça.

Simplement, pour avoir aider pas mal de monde à découvrir leur totem, la majorité avait une angoisse avant de commencer le voyage, et donc, la rencontre: “tu imagines si je tombe sur un mulot?” ; “tu vas voir, avec la chance que j’ai, mon totem, c’est une fourmi..” Et alors?

Il n’y a pas de médecine moins puissante qu’une autre, moins valable qu’une autre. Certes, vous n’apprendrez pas la même chose en suivant les enseignements d’un ours, et ceux d’un ragondin. Mais, heureusement! Nous ne sommes pas tous des copies conformes, nous n’avons pas tous besoin de la même chose, nous n’avons pas tous les mêmes lacunes à combler, les mêmes histoires à découvrir. C’est fantastique, d’ailleurs! cette richesse, des totems, des leçons, des messages.. L’animal n’a pas besoin d’être imposant, l’animal n’a pas besoin d’être indompté, l’animal n’a pas besoin d’inspirer la peur, pour que sa médecine vous soit utile. Ne vous mettez pas de barrière, ne vous empêchez pas de vous épanouir, simplement parce qu’un animal n’est pas impressionnant. Il n’y a pas de ridicule, il n’y a rien à légitimer. Quelqu’un qui travaillera sans relâche, en souffrant, parfois, souvent, avec un moineau, m’inspirera toujours plus de respect que quelqu’un prônant fièrement que son totem est un loup, et qui sera incapable de travailler avec.

Et, s’il vous plait, ne dites pas d’un totem qu’il n’est pas puissant, ou qu’il est risible. Vous ne connaissez pas sa médecine, vous ne savez pas de quelle façon il enseigne ce qu’il a à enseigner, vous ne pouvez comprendre la relation qu’il entretient avec quelqu’un. Acceptez, simplement, et rêvez d’une assemblée de poils, de plumes, et d’écailles, dans l’euphorie, autour d’un grand feu.

Article écrit dans le cadre de l'association Axis Fungi

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